mercredi 18 novembre 2015

L'improbable éléction en Centrafrique

Molengue Ti Kodro ne comprend pas pourquoi dans un pays où la libre circulation est devenue dément, on veut créer un rassemblement dans un point de la population. Comment demander à une population nomade de crise de se faire relancer et voter? Comment demander à une population qui a encore les armes en main d'aller voter ? Comment demander à une population qui est encore en survie d'aller voter ? Comment demander à une population qui n'a pas encore sa carte d'électeur d'aller voter ?
En République Centrafricaine, nous avons la mauvaise habitude de m'être la charrue avant les bœufs.

Techniquement:
  • le découpage électoral a été mal fait et doit être refait pour réussir cette élection de sortie de crise;
  • toute la population en âge de voter n'est pas recenser jusqu'â lors pour espérer une élection suprême et sans heurts;
  • les cartes d’électeurs ne sont pas encore distribuées aux ayants droits ;
  • les réclamations et autorisations de vote ne sont pas prêts pour être pris en compte ;
  • la sécurité des candidats et des électeurs n’est pas assurée ;
  • la majorité des candidats et électeurs sont soit des déplacés ou des exilés.
Politiquement :
  • ·        les candidats ne sont pas prêts pour aller à la propagande car certains sont soit des déplacés soit des exilés ;
  • ·        les électeurs ne sont pas prêts à accepter certains candidats dans leur zone ;
  • ·        les électeurs ne sont pas prêts pour voter les candidats dont la religion est différente de la leur ;
  • ·        tous les partis politiques n’ont pas reçu leur agrément au niveau du ministère ;
  • ·        certains partis politiques ont leur siège dans le KM5 ou la majorité de la population n’y ont pas accès.

Securitairement :
  • ·        Bangui est divise en trois zone ou les forces régaliennes de la loi ne peuvent pas opérer pour assurer et défendre les citoyens ; le KM5, contrôlé par les djihadistes, le 4e arrondissement contrôlé par les Anti Balle Aka (Anti Balaka) et le reste de Bangui ;
  • ·        Les musulmans sont pris en otage dans la bourgade du KM5 où rester ou sortir sont aux périls de leur vie ;
  • ·        Tout le 3e Arrondissement n’existe pas pour le moment car toute la population s’est déplacé dans les autres arrondissements et leurs habitations sont soit incendiées, pillées ou vandalisées ;
  • ·        Le 4e Arrondissement et principalement le quartier Boy Rabe est difficile d’accès ;
  • ·        L’assassinat, le braquage, le viol sont devenus monnaie courante.

  • Socialement :

  • ·        Le centrafricain (musulman et non musulman) n’est pas prêt pour aller au vote ;
  • ·        Le minimum vital est absent dans le foyer du centrafricain. Comment peut-on demander au centrafricain faire un rang sous le soleil pour voter alors que trois jours de cela il n’a rien mangé ;
  • ·        Habituellement, au 3e Arrondissement le candidat doit avoir obligatoirement son suppléant dans la religion. En ce moment la cohésion sociale est mise en mal.


Tout développement débute nécessairement par la sécurité, pour qu’il y ait vote en République Centrafricaine le Gouvernement et la MiNUSCA doivent assurer la sécurité de tout centrafricain quel que soit sa religion.

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