lundi 19 septembre 2016

L’EDUCATION DES FILLES ET SES DIFFICULTES

INTRODUCTION

L’éducation est une obligation pour tout citoyen du monde et au aussi un droit inhérent à tout citoyen d’une nation. La République Centrafricaine en a fait aussi un droit pour son peuple.
Majoritaire sur les statistiques de la République Centrafricaine, les femmes sont les moins instruites de la population. Elles ne finissent pas la majorité le cycle du Fondamental 1 et rare le Fondamental 2 (6eme en Terminale) pour n’en rester là.
Cette population féminine qui devait le moteur non négligeable du développement est resté jusqu’à aujourd’hui dans l’oubliette et/ou les solutions depuis l’indépendance jusqu’à nos jours pour remédier à ces problèmes sont restées inefficace.
Nous ne proposerons pas de solutions mais seulement les statistiques nationales sur l’état de l’éducation des filles et femmes et les problèmes liés au frein de cette éducation féminine.  
Comme dit ci haut, nous verrons d’abord les statistiques nationales sur l’éducation et ensuite les difficultés rencontrés pour l’éducation et ceux rencontrés par les filles elle-même.

     I.            LES STATISTIQUES NATIONALES SUR L’EDUCATION
Les caractéristiques humaines et physiques de la République Centrafricaine. 

Situation géographique :

Coordonnées :
Entre 14°20 et 27°25 Est et 11°20 Nord
Superficie :
623.000 Km2
Pays limitrophes :
Tchad, Cameroun, Congo, RDC et Soudan
Relief :
Plaines, Hauts massifs cristallins
Sous-sol :
Importantes potentialités minérales.
Diamants et or (exploitation artisanale).
Indices de fer, uranium, pétrole, étain et cuivre, etc.

Hydrographies :

2 bassins :
  • Bassin de l’Oubangui au Sud (le Mbomou, Kotto et Lobaye) ;
  • Bassin du Tchad au Nord (l’Ouham Pendè, Bar-Aouk

Climat :

3 types de climat :
  • Climat Equatorial au Sud (plus de 1500 mm d’eau)
  • Climat intertropical  au centre (entre 1000 et 1500)
  • Climat sub-sahélien au Nord (moins de 1000 mm)
Température annuelle 26°

Végétation :

3 types de végétation :
  • Forêt équatoriale au Sud (variété d’essence précieuse)
  • Savanes (boisée, arbustive et herbeuse) au Centre
  • Steppe au Nord

Données démographiques :

Population (estimation 2000) : 3,5 Millions
Population <15 ans : 47%
Population 15 – 59 ans : 50%
Population 60 ans ou + : 3%
Population féminine : 51%
Population masculine : 49%
Taux de croissance naturelle : 2,5%
Densité : 6 hab/km2
Population urbaine : 39%
Population rurale : 61%
Taux de natalité (1994) : 38‰
Taux de mortalité générale (1988) : 16,7‰
Taux de mortalité infantile (2000) : 130,6‰
Taux de mortalité de – 5 ans (2000) : 194‰
Espérance de vie à la naissance (1988) : 49 ans 

Organisation politique :

Indépendance : 13 Août 1960
Constitution démocratique : Adopté en Janvier 1995
3 pouvoirs : Exécutif, Législatif et Judiciaire
Régime : Semi présidentiel de 5 ans renouvelable une fois
Dernière élection présidentielle : 2011
Gouvernement dirigé par :Un gouvernement nommé par un Président
Assemblée Nationale : 105 députés élus pour 5 ans
Cours constitutionnelle : 9 membres
Langues officielles : Français et Sangô

Organisation administrative :

7 régions administratives :
  • Région 1 : Préfecture de l’Ombella Mpoko et Lobaye avec Chef-Lieu : Bimbo
  • Région 2 : Préfecture de Nana Mambéré, Mambéré Kadéï  et Sangha – Mbaéré : Chef-Lieu : Berberati
  • Région 3 : Préfecture de l’Ouham et Ouham-Pendè avec Chef-Lieu : Bossangoa
  • Région  4 : Kémo, Nana-Gribizi et Ouaka avec Chef-Lieu : Sibut
  • Région 5 : Haute Kotto, Vakaga et Bamingui-Bangoran avec Chef-Lieu : Bria
  • Région 6 : Basse-Kotto, Mbomou et Haut-Mbomou avec Chef-Lieu : Bangassou
  • Région 7 : Bangui
 
16 Préfectures
66 Sous - Préfectures
174 Communes  
Capitale : Bangui  
9500 villages/quartiers

Indicateurs économiques :

PIB (en 1999) : 684 Milliards de F CFA
PIB hab (1999) :180.931 F CFA
Taux de croissance du PIB (1999) : 3,5%
Indice de Développement Humain (2000) : 0,342 (165 eme/173 pays)
Poids de la dette : Plus de 90%  des recettes propres de l’Etat

Indicateurs de santé :

5 centres anti lèpres  
21342 hab/médecin  
7189 hab/formation sanitaire
1 lit pour 800 habitants
55% des enfants de 0-4 ans ont souffert du paludisme (2000)
37% des enfants de 0-4 ans ont souffert de la diarrhée (1998)
55% de la population ont accès à l’eau potable

Diagnostic du secteur de l’éducation :

a)      Enseignement Préscolaire : 175 jardins d’enfants, 30 écoles maternelles à Bangui et 5 en province

b)      Enseignement Primaire et Secondaire :

1.      Inspection académique de Bangui :
  • Primaire : 98 084 élèves (38 381 filles), 112 écoles primaires publiques et 26 privées, 1 165 salles de classe, 984 enseignements qualifiés (285 femmes), 397 enseignements non qualifiés (284 femmes), 54 180 table-bancs ;
  • Secondaire : 8 Lycées d’Enseignement Général, 1 lycée Technique, 1 Ecole de Métier d’Art, 1 Collège d’Enseignement Technique Féminin Public et 19 Etablissements Secondaires et Techniques Privés

2.      Inspection Académique du Centre :
  • Primaire : 21 360 Elèves (8 018 Filles), 114 Ecoles, 330 Salles de classe,  192 Enseignements qualifiés (16 femmes), 127 Enseignements non qualifiés (9 femmes), 17 139 table-bancs.
  • Secondaire : 4 publics dont 3 Lycées,  1 Collège d’Enseignement Général, 2 privés dont 1 Lycée catholique et 1 Séminaire

3.      Inspection Académique du Centre-Est :
  • Primaire : 28.078 Elèves (10.313 filles), 149 écoles, 455 salles de classe, 216 enseignements qualifiés (10 femmes), 204 enseignements non qualifiés (41 femmes), 31.385 table-bancs.
  • Secondaire : 3 Lycées et 3 Collège d’enseignement général.

4.      Inspection Académique du Centre Sud :
  • Primaire : 55.145 élèves (22.494 filles), 210 écoles, 679 salles de classe, 313 enseignants qualifiés (43 femmes), 324 enseignants non qualifiés (41 femmes), 31.485 table-bancs.
  • Secondaire : 2 Lycées et 7 Collège d’enseignement général.
5.      Inspection Académique du Nord :
  • Primaire : 44.746 élèves (15.875 filles), 291 écoles, 735 salles de classe, 216 enseignants qualifiés (10 femmes), 362 enseignants non qualifiés (9 femmes), 22.764 table-bancs.
  • Secondaire : 5 Lycées et 6 Collèges d’enseignement général et 1 Séminaire.

6.      Inspection Académique du Nord Est :
  • Primaire : 70.814 élèves (10.395 filles), 63 écoles, 108 salles de classe, 58 enseignants qualifiés (30 femmes), 59 enseignants non qualifiés (3 femmes), 3.436 table-bancs.
  • Secondaire : 3 Lycées et 2 Collèges d’enseignement général.

7.      Inspection Académique de l’Ouest :
  • Primaire : 54.024 élèves (19.386 filles), 257 écoles, 701 salles de classe, 284 enseignants qualifiés (23 femmes), 387 enseignants non qualifiés (33 femmes), 26.462 table-bancs.
  • Secondaire : 3 Lycées, 3 Collèges d’enseignement général et 4 Séminaires Catholiques.

8.      Inspection Académique du Sud-Est :
  • Primaire : 26.243 élèves (9.512 filles), 211 écoles, 261 salles de classe,  229 enseignants qualifiés (18 femmes), 22.078 enseignants non qualifiés (21 femmes), 22.078 table-bancs.
  • Secondaire : 4 Lycées et 3 Collèges d’enseignement général.

TOTAL RCA : Primaire : 335.500 élèves (139.879 filles), 1.433 écoles, 4.730 salles de classe, 2.492 enseignant qualifiés (435 femmes), 2.092 enseignants non qualifiés (413 femmes), 191.945 table-bancs.
Taux brut de scolarisation au primaire : Ensemble = 56%, Garçon = 55%, Fille = 47%
Taux net de scolarisation au primaire 2001 : Ensemble = 40%, Garçon = 46%, Fille = 34%
Taux brut de scolarisation au secondaire : Ensemble = 9%, Garçon = 11,3%, Fille = 7%
Taux de déperdition au primaire : Ensemble : 32%, garçons = 32%, Filles = 33%
Taux de déperdition au secondaire : Ensemble = 26%, Garçon = 25%, Fille = 28%
Parité fille/garçon au primaire = 0,68
Parité fille/garçon au secondaire = 0,62
“Source : « Plan National d’Action de l’Education pour Tous »”

    II.            PROBLÈMES LIÉS À L'ÉDUCATION

A.    DIFFICULTÉS RENCONTRÉES POUR L'ÉDUCATION DES FILLES
Les difficultés rencontrées par le gouvernement pour l’éducation des filles sont nombreuses et nous ne pouvons pas tous les retracer. Nous verrons l’essentiel des problèmes et les plus frappants.

1)      DIFFICULTÉS D’ORDRE COUTUMIER

La coutume centrafricaine n’est pas prête d’envoyer la fille à l’école puisque pour elle, la place de la femme c’est au foyer à côté du feu. Elle juge qu’envoyer une fille à l’école est une perte de temps et contre nature qui veut à ce que ce soit l’homme qui dirige la maison et que la femme soit son dépendant.

2)      DIFFICULTÉS D’ORDRE LOGISTIQUE

Tout est centré à Bangui, dans les statistiques ci haut, nous voyons la disparité des nombres d’école sur l’étendue du territoire. Une école dans les zones reculées n’est pas facilement accessible puisqu’elle se retrouve à presque une vingtaine des autres villages alentour et cela décourage les parents à envoyer leurs enfants à s’aventurer dans une forêt avec tous les dangers qui s’y trouvent. Ce qui est à noter est que tout ce chemin, les élèves doivent le faire à pied en aller – retour soit 2 heures de routes en aller et le même en retour.
Les nombres de classe sont insignifiants, une classe peut prendre entre 50 – 80 élèves. La difficulté pour les enseignants de connaître tous ces élèves et leurs problèmes spécifiques ; le surnombre est aussi un moteur non négligeable de découragement des élèves surtout des filles qui sont encore minoritaires dans l’ensemble.

3)      QUALITÉ D’ENSEIGNEMENT

Un et le plus crucial des problèmes lié à l’éducation en RCA est la qualité de l’enseignement. Nous voyons se développer le phénomène de Maître Parent (adulte ayant au trop un niveau de 3e) pour combler l’insuffisance de nombres des enseignants qualifiés. Ces Maitre Parents n’ayant pas fait la pédagogie essaie de donner le mieux de ce qu’ils ont pour l’éducation centrafricaine mais en fait de compte la majeure partie des élèves ressortent sans rien comprendre.
Le nombre des maîtres et professeurs vacataires dépassent le nombre des intégrés.

4)      PROBLEME DE SALAIRE

Les fonctionnaires ne sont pas payés et leur salaire est inférieur au coût de vie du pays. De là, on voit leur découragement dans l’enseignement des élèves ; ils imposent aux élèves des contributions pour les aider à subvenir à leurs besoins de tous les jours. En sommes, tout élève qui contribue à droit à des faveurs de la part des élèves et ceux qui ne le font pas se voient recevoir la colère du maître. Du moment que la RCA est un pays pauvre, la majorité des parents sont incapable  de prendre en charge ces maîtres sont obligés de retirer leurs enfants de l’école pour le travail champêtre.

B.     DIFFICULTÉS RENCONTRÉES PAR LES FILLES

a)      PROBLÈMES LIÉS AU MILIEU

Surtout dans les villages, les filles se croient plus utiles à la maison qu’à l’école. La distance parcourue pour aller à l’école est plus longue que celle utilisée pour aller au champ et au champ le fruit est immédiat au bout de quelques mois alors que pour l’école c’est des années. Culturellement, la femme centrafricaine n’est pas encore pour se sacrifier dans une longue étude fastidieuse et coûteuse.
Les mamans enseignent à leurs filles qu’une bonne femme est une femme au foyer alors les filles se désintéressent elles-mêmes de l’école.

b)     LA PAUVRETÉ

La pauvreté qui sévit la majeure partie de la population centrafricaine est un grand frein à l’éducation des filles. De la question « qu’est-ce que je vais manger à midi ? », l’élève (ou la fille) ne se prête pas attention aux cours donnés dans la classe par le maître. Elle va évoluer avec les lacunes et finir par abandonner l’étude au bas niveau. La faim, la famine, la disette sont des mots qui empêchent toute réflexion constructive juste l’instinct de survie. En parlant de l’instinct de survie, les filles sont obligées de suivre les parents au champs dans les coins reculés où elles entrent dans la maison d’un Monsieur pour fonder un foyer tout cela pour éviter de souffrir de la faim. Les conditions de vie difficile obligent certaines personnes à prendre certaines décisions qu’elles ne voulaient pas mais y sont obligées.

c)      HARCÈLEMENT

Les filles sont harcelés sur leur chemin de l’école d’abord les jeunes de leur secteur et ceux à côté de leur école, ensuite les grandes personnes (fonctionnaire, commerçant) avec leurs moyens pour les détourner du chemin de l’école pour leur plaisir personnel et égoïste. Pire pour les fonctionnaires et commerçants, ils reçoivent le consentement des parents des filles car ils ont de l’argent et imposent leur volonté.
En dernier lieu et plus déplorable, le comportement du corps éducatif envers les filles. Les filles sont soumises à des menaces verbales jusque sur leurs notes de classe. Devant tout cet état, la fille se voit obligé d’abandonner le chemin des bancs.

samedi 10 septembre 2016

PLACE DES JEUNES DANS LES MECANISMES DE PREVENTION, DE NEGOCIATION, DE MEDIATION ET DE GESTION DES CONFLIT DANS NOS ETATS AFRICAINS


RÉSUMÉ

La jeunesse africaine ou la relève de l’Afrique de demain est le fer de lance du développement de ce continent. Face aux grandes crises que subissent l’Afrique et qui ont des répercussions sur le monde, la jeunesse africaine a besoin de s’affirmer pour se créer sa place et prendre des initiatives pour comprendre les causes afin de prévenir les crises.
Dans un monde, d’islamisme, de terrorisme et de rébellion, la jeunesse africaine doit faire sa démarcation et montrer sa maturité. Cette maturité ne peut s’acquérir qu’après une bonne éducation et le développement du leadership personnel. La politique et l’homme politique africain doit dès à présent, préparer sa relève pour se prémunir des nouvelles crises.
Historiquement, l’Afrique a toujours été frappée par des conflits fratricides à intérêt personnel et privé. Les jeunes se réclament des appartenances inculquées par des leaders véreux pour s’entretuer et se diviser. Nous devons voir d’abord dans le passé de l’Afrique pour insérer les jeunes dans les grandes décisions et préventions de crises.


PLAN DU TRAVAIL

  1. LA SOUS ÉDUCATION DE LA JEUNESSE
  2. LA PAUPÉRISATION VOLONTAIRE ET ORGANISÉE DE LA JEUNESSE
  3. LA MANIPULATION DE LA JEUNESSE
  4. LA MOBILISATION DE LA JEUNESSE (HUB, ASSOCIATION, GROUPEMENT)
  5. L'ENTRÉE DE LA JEUNESSE DANS LA POLITIQUE
  6. LA POLITIQUE DE LA PROMOTION DE LA JEUNESSE
  7. L'INDÉPENDANCE DE LA JEUNESSE


                 I.            LA SOUS EDUCATION DE LA JEUNESSE

Un tiers seulement des pays en développement sont parvenus à réaliser les objectifs d’une « Éducation pour tous » que s’était assignée la communauté internationale en 2000 mais aucun ne se trouve en Afrique subsaharienne. C’est le bilan établi par l’Unesco, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture, dans le dernier rapport mondial de suivi de l’éducation pour tous (EPT), publié jeudi 9 avril.
Seize des vingt pays les plus mal notés au regard des efforts réalisés au cours de ces quinze dernières années sont africains, pointe l’organisation internationale en précisant que même pour le plus scruté de ces objectifs - à savoir l’accès universel à l’école primaire- seuls sept pays sont au rendez-vous. Il s’agit du Burundi, du Cap Vert, de Maurice, du Rwanda, de Sao Tome et Principe, de la Tanzanie et de la Zambie. Le Nigeria, première économie du continent depuis l’an dernier, est loin de l’objectif. « Les disparités régionales entre le Nord et le Sud demeurent fortes » relève Nicole Bella, chargée de l’analyse des politiques éducatives à l’Unesco. Au total sur le continent, 30 millions d’enfants ne vont pas en classe et ce sont bien plus souvent des filles que des garçons.
À la décharge des États africains : ils partaient de très loin. En 2000, ils étaient encore les seuls à connaitre un taux de scolarisation dans le primaire inférieur à 60 % alors que ce taux dépassait 80 % en Amérique latine et 90 % en Asie de l’Est et du Sud-Est. Le continent continue par ailleurs à enregistrer la croissance démographique la plus rapide. Cette réalité conduit à relativiser des résultats, qui bien que très insuffisants, reflètent néanmoins d’importants efforts.
Les crédits consacrés à l’éducation ont progressé davantage que dans le reste du monde. Au Ghana, ils représentent plus d’un tiers des dépenses budgétaires. Au Burundi, en Éthiopie, au Kenya, en Tanzanie par exemple, les frais de scolarité ont été supprimés dans le primaire permettant à de nombreux enfants d’accéder à l’éducation. Ces efforts des États n’ont pas été soutenus par les bailleurs en dépit des promesses faites à l’aube du nouveau millénaire. La part de l’aide internationale consacrée à l’éducation de base est ainsi passée de 47 % à 31 %.
L’Unesco met toutefois en garde contre « une politique du chiffre » qui dans la plupart des pays s’est faite au détriment de la qualité. Plus de quatre enfants sur dix qui entrent en primaire n’achèvent pas leur scolarité.


              II.            LA PAUPERISATION VOLONTIARE ET ORGANISEE DE LA JEUNESSE

L’Afrique à la population la plus jeune du monde. Le continent compte 200 millions de jeunes de 15 à 24 ans et ce chiffre devrait doubler à l’horizon 2045. Les moins de 15 ans forment 40 % de la population alors que les plus de soixante ans ne comptent que pour 5,5 %. Les deux tiers de la population ont moins de 30 ans et plus de 50 % ont une moyenne d’âge de 21 ans. De cette structure démographique découle une conséquence sur le marché du travail : « Si cette tendance se poursuit, la main-d’œuvre du continent sera d’un milliard de personnes en 2040. Ce sera la plus nombreuse au monde, dépassant celle de la Chine et de l’Inde. »
Cette jeunesse est également caractérisée par un chômage massif. Ainsi près de 60 % des chômeurs africains sont des jeunes et, dans la plupart des pays du continent, le taux de chômage des moins de 25 ans est deux fois plus important que celui des adultes. Il est par exemple de 23, 4 % en Afrique du Nord en 2009 soit 3, 8 fois plus important que celui des adultes. En Afrique du Sud, il est de 48 % soit 2,5 fois plus élevé que celui des adultes. Pour la grande majorité de ces jeunes, il ne reste que le secteur informel pour tenter de survivre. La pauvreté massive est en conséquence une autre caractéristique de la jeunesse africaine. En moyenne, 72 % des jeunes Africains vivent avec moins de deux dollars par jour et ce taux dépasse les 80 % dans des pays comme le Nigéria, l’Ouganda ou la Zambie.
Soulignons enfin que la jeunesse africaine est également de plus en plus instruite. N’en déplaise aux nostalgiques de la colonisation, l’accès à la scolarité est un des résultats des indépendances. Malgré la dégradation des conditions et de la qualité de l’enseignement, les gouvernements, mêmes les plus réactionnaires, hésitent, par peur des révoltes sociales, à remettre en cause l’accès à l’enseignement. Ils sont ainsi aujourd’hui 42 % des 20-24 ans à avoir reçu un enseignement secondaire. Une jeunesse de plus en plus importante mais également fortement touchée par le chômage, l’emploi informel et la pauvreté. Une jeunesse également plus instruite. C’est cette base matérielle qui explique le renouveau militant dans la jeunesse africaine.

          III.            LA MANIPULATION DE LA JEUNESSE

La jeunesse, en Afrique, est devenue un instrument indispensable des hommes politiques. Ils l’utilisent pour essayer d’atteindre leurs objectifs. Ceux-ci usent de la mauvaise condition de vie et de la naïveté pour  faire rêver les jeunes de mille merveilles. En conséquence, les jeunes africains se rendent en masse dans leurs meetings et  choisissent de s’inscrire dans les partis politiques même pas parce qu'ils partagent leurs idéologies, mais parce que tel leader est de leur région, leur religion ou leur ethnie. Et quand l’heure de la révolution sonne, les jeunes se font pousser dans les rues parce que manipuler par ces politiciens, pour piller, détruire espérant faire entendre leur voix, et après le  pays est ramené a des décennies en arrière et crée un chômage technique et conjecturel qui se répercute d’abord sur les parents, car le panier de la ménagère ne peut plus subvenir au besoin de la famille, et au fils du temps sur les jeunes qui seront obligés d’abandonner les études pour se consacrer aux débrouillardises tout en créant un climat de haine et de revanche.
Les grandes crises qu’a traversées l’Afrique a toujours été le fruit de l’intelligence des politiciens sans projet politique mais qui veulent s’accrocher aux mangeoires. Et pour y parvenir, il faut soulever les jeunes contre les jeunes pour une sois disant identité (religieuse, ethnique, régionale, familiale,…) mais jamais idéologique. En exemple :
·        La crise centrafricaine qui a commencé par le coup d’Etat des Seleka avait comme revendication la reconnaissance l’ethnie Rounga et Ngoula et la religion musulman alors que les vrais leaders ne sont pas de pratiquant et ne vivent pratiquement pas en communion avec leurs jeunes de leur ethnie et leurs propres enfants en Europe.
·        La crise malienne
·        La crise libyenne
·        Boko Haram et les mouvements terroristes musulmans

          IV.            LA MOBILISATION DE LA JEUNESSE (HUB, ASSOCIATION, GROUPEMENT)

L’union fait la force, c’est à partir de cette base que la jeunesse africaine peut espérer s’inscrire comme les jeunes des autres continents dans les prises de décisions et contribuer à l’essor de l’Afrique. La réunification dans des milieux de développement d’idée, de pensée, de réflexion permet à la jeunesse de se connaître, s’auto-éduquer, s’autoévaluer, s’autocritiquer pour se faire un avenir commun et résister l’utilisation de la violence comme seul moyen de réclamation de l’injustice face à l’Etat, au pouvoir politique, aux caciques de la politique et pire au manipulateur.
La participation au forum, colloque, foire permet à la jeunesse de se développer intellectuellement et professionnellement, d’échanger les connaissances et les techniques, de se prémunir des risques de clivages et de division. Ces organisations permettent à des jeunes de différents milieux, différentes régions, différentes cultures, différentes coutumes et religions, différentes aspirations et orientation de retrouver et discuter, de se frotter et partager les connaissances, de trouver des solutions à leur problème spécifique dans le partage de leurs difficultés.
         Les rassemblements dans les associations, Hub, ONG Nationale sont des facteurs de sensibilisation de la jeunesse a son importance dans la situation socio-économique et politique de leur pays. Ces regroupements évitent l’oisiveté qui est un facteur clef de la délinquance, la manipulation (étant sans occupation la jeunesse est disponible à toute parole mielleuse et hypnotisant) et préparer la jeunesse a un esprit plus critique et pragmatique. Ces regroupements avec des objectifs bien définis permettent à la jeunesse de s’imposer dans les grandes décisions de leur pays.

              V.            L'ENTRÉE DE LA JEUNESSE DANS LA POLITIQUE

La pensée bien orchestrée par la vieille génération qui est à la rêne du pouvoir est que la politique n’est pas faite pour les jeunes et que ceux-ci doivent d’abord atteindre l’âge minimum de 45 ans pour tenter une entrée en politique. En enseignant cette philosophie, les politiciens de l’indépendance jusqu’à maintenant ne veulent pas laisser la place jeunesse et de toujours décider de leur destinée pour garder l’avantage. Le blocage de l’entrée de la jeunesse dans la politique à de lourdes conséquences que nous vivons actuellement :
·        Mutinerie
·        Guerre civile
·        Terrorisme
·        Retard économique
·        Retard politique
·        Retard structurel,…
Pour connaître une réalité, il faut d’abord infiltrer le milieu et l’étudier. Pour que la jeunesse puisse décider et diriger son destin, elle doit d’abord connaître le milieu politique et faire la politique.
La jeunesse doit se motiver à entrer dans les partis politiques pour les objectifs politiques et l’essence de la politique africaine. Cette adhésion leur permettra de mieux cerner le problème politique et les limites des politiciens africains.
La jeunesse doit quitter le stade du votant pour celui du votée. En un mot quitter le poste de gouverné pour celui du décideur. Ce changement de rôle lui permettra d’assurer la gestion de son pays et de l’Afrique. Les grandes décisions doivent se prendre avec les leaders jeunes pour garantir les intérêts des jeunes et de la nouvelle génération. La relève doit se préparer par l’entrée de la jeunesse africaine dans la politique et s’imposer comme les autres jeunes des autres continents.

          VI.            LA POLITIQUE DE LA PROMOTION DE LA JEUNESSE

L’Afrique qui a une population majoritairement est un dragon endormi mais si elle ne sait pas en profiter ce dragon va toujours s’endormir. Pour accélérer le développement de l’Afrique, en sortant ce dragon de son sommeil, il faut utiliser sa population qui est un grand atout pour son développement.
Tout pays africain a l’obligation de promouvoir sa potentialité jeune pour espérer une relance économique, sociale et politique du continent. Permettre à la jeunesse de se développer, d’avoir des opportunités de s’exprimer sur la scène nationale et internationale est un bon moteur pour la prise de conscience de la jeunesse et leur donner la possibilité de leur donner leurs avis dans les situations qui touchent l’Afrique. Un bon jeune leader ne peut que travailler pour la paix et lutter contre la violence et ne sera pas facilement manipulable pour les intérêts égoïstes des leaders politiques.
La promotion de la jeunesse dans tous les domaines permet à l’Afrique de se prémunir des crises, violences, coup d’Etat et mutinerie parce que les vrais acteurs terrains de ces moments sont les jeunes qui n’ont rien à faire et qui trouvent ces occasions pour se faire quelques butins.

       VII.            L'INDÉPENDANCE DE LA JEUNESSE

La liberté n’est jamais gratuite et pire en Afrique les parents ne veulent jamais donner la liberté à leurs progénitures. On est toujours le fils de ses parents tant qu’ils sont en vie et ils interviendront dans la vie du jeune jusqu’à dans son foyer conjugal pour les prises de décision. La jeunesse africaine doit apprendre à se libérer du joug parental et s’imposer en personne responsable en prenant sa destinée en main.
Une indépendance, une liberté, une prise de responsabilité ne peuvent se faire si la jeunesse ne s’émancipe pas financièrement de la génération des anciens. Tant que la jeunesse n’est pas financièrement assise, elle ne pourra pas occuper la place qui lui revient de droit et ne pourra pas intervenir dans les grandes décisions pour la destinée de l’Afrique et d’elle-même.
Les grandes crises ont toujours pour chair à canon les jeunes désœuvrés, sans objectifs et au contraire les traités de paix se font toujours entre les vieux pour garantir leurs intérêts au détriment de celle des jeunes et de l’Afrique.
Pour y remédier, la jeunesse africaine doit être forte en devenant des entrepreneurs, chefs d’entreprise, directeurs et occupés des postes de responsabilité de plus en plus accrus dans la sphère gouvernementale.
La jeunesse ne doit jamais laisser une occasion pour s’exprimer et montrer sa position par des actes pacifiques et réfléchis. Grâce à la NTIC, les moyens de se faire entendre à augmenter comme Facebook, twitter, blog et site web ; cela permettra à la jeunesse de devenir un contre pouvoir aux dérives des leaders africains. Les plateformes des leaders jeunes sont des bons moyens pour les jeunes pour intervenir et interagir dans les grandes décisions sur les crises africains et proposer des sorties de crises.
Une jeunesse indépendante et capable est une jeunesse qui change toute une destinée.


CONCLUSION

La jeunesse n’a jamais eu sa place dans les mécanismes de prévention de négociation, de médiation et de gestion des conflits dans nos Etats Africains pour cause de manque de préparation et de fuite de responsabilité. Les grandes décisions historiquement sont réservées aux vieillards parce qu’utopiquement ils sont considérés comme les détenteurs de la sagesse.
         Pour que la jeunesse puisse s’imposer dès maintenant, elle doit prendre son indépendance culturelle, économique et politique. Tant que la jeunesse dépendra financièrement des dons et des vieux, elle n’aura jamais son mot à dire et sera toujours manipulée.
         Les dirigeants africains doivent aussi préparer leur jeunesse à prendre la relève en les initiant des maintenant dans les prises de décisions et les projets pour le futur africain.
         Une jeunesse analphabète, illettrée et désœuvrée ne pourra jamais changer la destinée de l’Afrique.

samedi 30 juillet 2016

LES AEROPORTS AFRICAINS FRANCOPHONES

Molengue Ti Kodro a fait le tour de 4 aéroports africains francophones, constat :
  • L’Aéroport International Bangui M’Poko où le seul Aéroport Africain qui n’a pas évolué depuis sa construction. Bangui M’Poko est le seul aéroport où il est interdit d’accompagner quelqu’un pour son vol parce que tous ceux qui ne voyagent restent dans le parking à ciel ouvert pendant que le voyageur fait ses formalités. Bangui M’Poko est le seul aéroport international où il est interdit de faire de photo de souvenir par la police des frontières pour des raisons de sécurité alors c’est l’un des aéroports qui ne possèdent pas les technologies de pointe (quelle interférence pourrait faire les appareils photo et téléphone sur la transmission de l’aéroport). Heureusement qui n’existe pas de correspondance et de vol de nuit parce que je demande sur quel air de repos les voyageurs vont s’asseoir pour attendre leur vol. Bangui M’Poko est le seul aéroport ou il est inutile de faire sa valise à la maison car tout sera remis sens dessus – dessous lors de la fouille manuelle.
  • L’Aéroport International de Douala ou l’Aéroport économique du Cameroun. Cet aéroport qui ne cesse de se moderniser pour répondre aux normes internationales. Bien qu’il manque encore les airs de repos, il est devenu moderne avec le design mais la réception reste à désirer, tout est occasion à soutirer l’argent aux voyageurs.
  • L’Aéroport International Gnassingbé Eyadema de Lomé, un des aéroports africains qui évolue à une grande vitesse. Tout est fait pour mettre à l’aise le voyageur avec les prises pour permettre aux voyageurs en correspondance de charger leurs appareils, un point Wi-Fi gratuit (avec un mauvais débit dommage) pour permettre de lire les courriels. Bien que la sécurité se soit modernise mais il demande aux voyageurs de se déchausser pour passer sous le rayon X.
  • L’Aéroport International Houphouët Boigny d’Abidjan, ou le grand aéroport qui cherche toujours à être aux normes internationales. L’espace des formalités est spacieux et propre avec des savons – mains pour la lutte contre l’Ebola. Les bagages sont sur le chariot. Les airs de repos à l’intérieur comme à l’extérieur. La circulation est fluide. Tout est fait pour rendre le voyageur et les accompagnateurs à l’aise. Mais dommage, l’aéroport n’est pas connecté pour rendre la correspondance agréable aux passagers à la salle d’attente et les prises de courant sont rares, avec un point d’honneur sur l’accueil.
Franchement le Centrafrique a du pain sur la planche.

mardi 26 juillet 2016

BANGUI, UNE CITADELLE SANS DEFENSE

Etant une ville concentrée avec beaucoup de patrouille de Police et de point de contrôle, Bangui reste une des capitales les moins sécurisées du monde. Les points de contrôle ne sont que des formalités pour les policiers qui se cherchent du bonus pour la nuitée.

POINT DE CONTROLE

Les points de contrôle sont parsemés dans le centre-ville, dans les grandes artères au détriment de la périphérie et des petites artères qui amènent souvent le danger. Dans l’histoire de la République Centrafricaine le danger ne vient du centre-ville mais de la périphérie et les axes d’attaques et de replies sont les petites artères. Les points de contrôles sont recensés comme suit :
  • Point de contrôle 1 : devant l’Ecole Inter Etat des Douanes. Détour (pour éviter ce point de contrôle) : SICA 2 devant le siège du RDC pour sortir à cote de l’Eglise Saint Sauveur ;
  • Point de contrôle 2 : devant le CNS-ENAM. Détour 1 : derrière le stade Omnisport pour sortir devant le National Hôtel. Détour 2 : contourné purement et simplement l’Enam ;
  • Point de contrôle 3 : devant ex PNUD (place des Nations Unies). Détour : pont Dekongo pour sortir au marché Sango ou devant l’allée du CPI continuer ;
  • Point de contrôle 4 : devant Rayan et Corail. Détour 1 : Lakouanga en passant a cote du jardin public. Détour 2 : SICA 1 – Saint Sauveur – Musée Boganda et Centre - ville ;
  • Point de contrôle 5 : devant la maison des anciens combattants. Détour : Stade Municipale – Centre - Ville ;
  • Point de contrôle 6 : PK0 ou Centre - Ville. Détour : silence on en parle pas ;
  • Point de contrôle 7 : Commissariat 2e Arr. Détour : tout le quartier Lakouanga ;
  • Point de contrôle 8 : devant OCRB. Détour : après l’ambassade de la France plusieurs artères qui mènent au Palais.
Les artères qui ne sont jamais contrôlées :
  1. l’axe Institut Pasteur – Hôpital Universitaire – Charles de Gaulles – Finances – Palais ;
  2. l’ancienne route du Centre-Ville qui passe derrière le Camp de Roux ;
  3. l’axe Ndres.

LES CONTROLES A L’ENTREE DE BANGUI.

  • NGERENGOU : Le poste de contrôle de l’axe Bangui – Damara a toujours été contourné par les bandits qui utilisent les axes de transhumance  Damara – Pk12 et Sibut – Colline Bas Oubangui.
  • PK 22 : le poste de contrôle de l’axe Bangui – Boali a toujours été contourné par les bandits qui utilisent les axes de transhumance Boali – PK12, Boali – Boeing, Kouzoundoro -  PK12.
  • PK12 : ce poste est devenu presque une passoire puisque aspiré par la population grandissante.
  • PK 9 : le poste de contrôle de Bangui – M’Baiki est contourné au niveau de N’Zila et alentour pour sortir dans M’Poko puis Plateau.

POLICE DES FRONTIERES

La police des frontières de l’Aéroport Bangui M’Poko travaille seulement pour produire de l’argent pour les caisses de l’Etat mais pas pour la sécurité nationale. Pendant que tous les aéroports sont dans les rayons lasers, la police des frontières centrafricaines est restée à la fouille manuelle depuis sa création. La fouille qui normalement dans les autres pays se fait en cas de litige ou de valise suspecte en Centrafrique tout se fait à la main. Il suffit de bien emballer pour faire sortir et entrer de Centrafrique des objets illégaux.

PROPOSITIONS :

  • Au lieu de rester seulement au Centre – Ville, les contrôles doivent se faire à l’amont pour bloquer, contrôler les entrées et sorties de Bangui et surtout tard dans la nuit parce que c’est dans la nuit que les chats se promènent ;
  • Moderniser les moyens de contrôles de la police en les dotant des GPS, Infrarouge, contrôle laser ;
  • Recycler les agents de la Police ;
  • Moderniser la police des airs en les dotant des matériels de travail moderne parce que le banditisme aussi se modernise ;
  • Avancer les points de contrôle pour bloquer les axes de transhumance.

Toutes ces propositions peuvent être développées et étoffées par les experts en sécurité.